CABO VERDE Mars 2005
Il pleut, je suis au boulot, j'ai le moral aussi bas
qu'un ciel de mars en région parisienne. Ils sont tous partis déjeuner, moi
c'est sandwich et devoir d'écriture. Quand je pense qu'il y a à peine 2
semaines j'étais au Cap Vert.
Flash back
Après avoir discuté pendant de longues semaines d'hiver
entre potes, nous nous sommes enfin décidés pour les îles du Cap Vert. J'adore
ces longues tergiversations à savoir quel spot sera à même de nous offrir les
conditions idéales pour l'éclate windsurfesque en plein hiver. En parler,
c'est déjà y être un peu et ça fait du bien
Le Cap Vert donc ! A force de regarder les DVD de la
trilogie et d'en entendre parler, fallait bien que l'on aille un jour taquiner
les requins tigres.
Dans l'avion j'emmène Charlotte, ma petite femme qui se
met gentiment au windsurf et qui rêve de waterstart. Elle est heureuse car les
vacances ça doit être : plage, soleil, eau chaude et chouette hôtel avant
tout. Si en plus on peut faire un peu de windsurf c'est pas plus mal. Y a
aussi Arno et JM, deux bons vieux célibataires endurcis (« c'est pas faute
d'essayer mais elles veulent pas.Savent pas ce qu'elles ratent » ). J'ai
commencé la planche avec ces gars là et avec Eric un autre pote trop fort
et super bronzé (Note du correcteur, Eric justement) qui est
malheureusement empêché en Bretagne. Coté niveau c'est « petit jibe sur eau
plate », alors, y a de la marge pour progresser.



Dans nos bagages, un peu de
saucisson histoire de faire plaisir à notre contact local (Jean-Sé). Nous
comptons secrètement sur lui pour nous initier à tous les bons plans du Cap
Vert et nous emmener dans son secret spot.
Nous rêvions les conditions velues, les vagues énormes
et faciles et les filles menues et pas farouches. Nous avons tout eu mais pas
dans le bon ordre (filles velues et conditions menues.).
Notre spot, notre base, notre repère c'est la baie de
Santa Maria, à la pointe sud de l'île. Chaque jour nous rêvions d'un alizé
puissant balayant la baie, chaque jour un timide 12 nouds nous permettait à
peine d'aller planer en 8m² au fond de la baie. Un peu fataliste, on change
d'objectifs (saut et surf frontside dans logo high) et on se met à tenter
racing jibe et duck jibe, pas facile non plus mais moins vendeurs auprès des
filles sur la plage.

Quand même les 12 noeuds sont en grève, c'est surf à
Pontasino (au vent de Santamaria) ou tour de l'île en 4x4. Et pis un jour y a
Jean-Sé qui nous propose tout tranquillement de l'accompagner pour sa session
de surf de l' après midi à pontapreta, le spot culte du Cap-Vert, en plus y
parait que ça rentre gras. On prend un surf pour nous 4 dans son pick-up, on
sait jamais. Effectivement, y a un bon 3 mètres qui explose à 50m du bord sur
des rochers acérés à force de se faire maltraiter par l'océan.

Je me mets à l'eau depuis une plage sous le vent du spot
avec mon mini malibu et je n'arrive même pas à passer la barre, si je faisais
le malin en venant, reste plus grand-chose de mon amour propre. Chaque vague
tube et chaque tube développe une telle puissance que mon canard pour passer
sous la vague se finit invariablement par 10m de marche arrière. Je n'aurais
surfé que des mousses, Nono prend le surf mais ne fait pas mieux. Je rigole
comme un con à voir comment il galère. Après, on va voir le Jean-Sé qui surfe
comme un pro. Heureusement ma nana, trop plongée dans son livre, ne voit pas
ça sinon, finit mon prestige de petit mâle.

Petit à petit, le rituel des soirées s'installe. Apéro à
la pension avec Nono et JM pour mater les photos de la journée, eux râlent que
Charlotte n'a pris que moi, Charlotte leur explique que même avec un zoom x10
et 5Mpixels faut quand même qu'ils passent devant l'appareil pour avoir une
chance de les voir. On se marre, on se charrie. Après c'est resto, plus c'est
long et plus c'est bon et au Cap Vert, c'est très très très bon. Je n'aurai
jamais mangé autant de poissons de ma vie. On finit toujours par s'échouer
dans un bar à chanteurs ou autour d'un billard. Ambiance cool on vous dit.

Ca y est enfin, les alizés se réveillent. Rien de très
violent mais on va enfin pouvoir troquer les 8m² de race pour du matos un peu
plus freeride. Rien à faire, le spot de SantaMaria reste désespérément plat.
Ceci dit, les duck jibes sont plus faciles en 6m² qu'en 8m². Histoire de vivre
mon rêve de vague, je tente un pontasino, c'est un cauchemar en planche, la
vague finit en shore break et ne laisse aucun échappatoire. Je me fais
correctement rincer les narines pour m'y être frotté. Encore une fois le salut
viendra d'ailleurs. Jean-Sé passe me chercher pour m'emmener à Pontapreta. Je
fais de gros yeux tout rond : première session de ma vie dans un spot aussi
sélectif. 1 heure, 1 pied en vrac et un panneau de voile plus tard, je suis
désespéré, j'ai franchit une seule fois la barre et me suis vautré comme une
daube dans les rochers. Ceci dit, je dois avoir les sinus les plus propres de
la terre maintenant. Pendant ce temps là, le Jean-Sé s'éclate comme un fou
dans des vagues logo high (pourtant les logo high je les avais réservées,
salaud !). Video de la session de windsurf ici (Jean-sé en NP Combat jaune).
Notre parenthèse a une fin, les derniers jours bien
ventés nous font partir avec des regrets pas possibles. On embrasse tout le
monde, même les mecs du
club qu'on n'a pas calculés pendant 2 semaines, et puis Jean-Sé aussi et sa
petite famille géniale.
Arrivé à Roissy Lundi 10h du mat' après une nuit sans
sommeil dans l'avion coincé entre une Caboverdienne septuagénaire aérophagique
et ma petite femme qui dort sa petite tête blonde et joliment bronzée sur mon
épaule.
Avant de m'écrouler dans mon lit, un ptit coup de
windguru. Tiens, le printemps est revenu, y a même un peu de vent à Wissant.
pour ce WE...